Le billet d'humeur d'Albert

Le billet d'humeur d'Albert

Carantec


De l’état désastreux des finances publiques à Carantec

Habitué depuis mon plus jeune âge de Carantec, de son Château du Taureau et de l’Ile Callot, j’ai été surpris de voir ces dernières années qu’une vague d’investissements publics se déferlait sur la commune. Une nouvelle médiathèque (aux nombreux rayons vides) a ainsi remplacé la modeste bibliothèque. Les chaussées ont pour la plupart été réaménagées à coups de ronds points, places de parking et autres sens uniques. Outre ses investissements importants, la commune s’est lancée depuis quelques années dans une politique « agressive » de promotion de son image et d’animation auprès des touristes pendant les mois d’été. Tous les soirs de juillet et aout, sont ainsi organisées les « soirées transat », qui si elles ne réunissent pas toujours grand monde, doivent bien être financées. De même, un service de bus gratuits est mis en œuvre l’été à travers la commune (les Carantécois les ont d’ailleurs surnommés les « bus fantômes » car ils circulent à vide la grande majorité du temps).

 

 

Dans cette période de crise où les institutions publiques ont de plus en plus de difficultés financières et où une grande partie de nos concitoyens peinent à boucler les fins de moi, je me suis intéressé à l’origine du boom économique apparemment rencontré par Carantec.

 

Pour cela, j’ai utilisé l’excellent outil qu’est le site proxiti ( proxiti.info) qui regroupe différentes informations publiques sur l’état des municipalités françaises et qui permet une vision globale de la gestion de votre commune ainsi que différents éléments de comparaison.

 

Sans surprise, cet activisme effréné de l’équipe municipale a conduit à une explosion de l’endettement de la commune qui a doublé entre 2000 et 2011, passant de 3.3 Millions d’Euros, à plus de 6.8 Millions d’Euros. Cette situation pourrait (peut-être) se justifier par une hausse de la population par la croissance économique de la commune. Ce n’est malheureusement pas le cas. Les revenus de la commune ne passent dans la même période que de 2.5 Millions à 3.8 Millions. L’endettement par rapport au revenu de la commune passe donc de 1.32 à 1.79La commune de Carantec est donc fortement endetté (plus de deux fois l’endettement moyenne des communes de taille similaire) et cela ne fait qu’empirer année après année.

 

En comparaison avec les trois communes voisines d’Henvic, Saint-Pol-de-Léon et Locquénolé, Carantec est de loin la plus encline à s’endetter  si l’on ramène l’endettement au nombre d’habitants (hausse de 66.50% entre 2000 et 2011).

 

Dans quelle mesure les Carantécois sont ils impactés dans leur vie quotidienne ? Face à une situation aussi catastrophique, il n’est pas étonnant que les impôts locaux de Carantec soient en hausse. En 2011, les impôts locaux par habitant représentaient 634 Eur (deux fois plus qu’à Henvic, Locquénolé ou Taulé). Carantec se place donc en tête des onze communes qui l’environnent par les impôts locaux. Les impôts locaux à Carantec ont même augmentés de 53.51% entre 2000 et 2011, ce qui la place dans la moyenne haute au niveau national pour des communes de taille similaire. Il faut dire que chaque année, chaque habitant doit rembourser 179 Euros de dette aux banques.

 

Cerise sur le gâteau, la commune de Carantec a souscrit un emprunt « toxique »  (http://labs.liberation.fr/maps/carte-emprunts-toxiques/), certes pour un montant faible, mais qui illustre les dérives financières de l’équipe municipale.

 

Tout cela se traduit-il pour autant par une hausse de la qualité de vie des Carantécois ? A écouter les différents témoignages qui nous reviennent, ce n’est pas le cas.  La hausse des animations a entrainé le développement d’une activité diurne créant un climat d’insécurité dans le bourg (sans parler des nuisances sonores), les aménagements successifs de la chaussée déstabilisent les vieux usagers et les familles craignent pour leurs enfants au passage des bus dans les rues étroites de la commune. Alors que des élections municipales se profilent, j’espère de tout cœur voir une opposition se dessiner pour aborder ces questions sur la place publique. Je pense en effet que les Carantécois attendent de leur équipe municipale une gestion financière de bon père de famille, ce qui au vu des chiffres, est loin d’être le cas à l’heure actuelle.

 

Bonne rentrée à tous !

 

Albert


04/09/2013
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